Lendemain de grève

La journée de grève interprofessionnelle pour les salaires et la défense du droit de grève de ce 18 octobre a mobilisé 70 000 personnes à Paris […]

La journée de grève interprofessionnelle pour les salaires et la défense du droit de grève de ce 18 octobre a mobilisé 70 000 personnes à Paris et 300 000 en France selon la CGT, 13 000 dans la capitale et 107 000 dans le pays pour le ministère de l’Intérieur. Une guéguerre des chiffres qui veut moduler l’ampleur de la manifestation selon le côté où on se place.

Ce rendez-vous massif (quelque 150 points de rassemblement en France) a occasionné peu de débordements, moins d’une centaine d’ultras, des vitrines brisées. Les marcheurs réclamaient une hausse des salaires et s’opposaient aux réquisitions de grévistes. De nombreux secteurs avaient déposé des appels à la grève : fonction publique, énergie, transports publics, routiers, agroalimentaire, commerce… L’appel était lancé par la CGT, mais aussi les syndicats FO, Solidaires et FSU et les organisations de jeunesse FIDL, MNL, Unef et la Vie lycéenne. La CFDT, premier syndicat de France, a botté en touche.

Au lendemain de cette grève, le quotidien reste globalement aussi compliqué à appréhender. Si l’approvisionnement des stations-service en carburant s’est légèrement amélioré (28,1 % des pompes en difficulté lundi, contre plus de 30 % la veille, moins d’un quart aujourd’hui, assure le gouvernement), les files restent interminables et les tensions vives. Dans les transports publics, les perturbations se poursuivent sur certaines lignes, sur le Transilien par exemple. Lilia, une mère de famille du Grand Est, raconte : « J’ai un abonnement annuel TER. J’ai voulu rentrer plus tôt du travail pour chercher mon fils à l’école, mais aucun TER. Seule solution le TGV qui a ajouté des arrêts pour l’occasion, mais dont la place était facturée 180 euros. 180 euros pour 10 minutes de trajet ! J’ai refusé de payer… »

À l’Assemblée nationale, la crise des carburants continue d’enflammer les débats. « Il n’est pas acceptable qu’une minorité continue à bloquer le pays », a déclaré la première ministre Élisabeth Borne. La grève dans des dépôts et des raffineries se poursuit malgré les réquisitions des salariés grévistes. Philippe Martinez, secrétaire de la CGT, a annoncé qu’« il y aura des suites » après cette mobilisation interprofessionnelle. La Nupes et plusieurs syndicats, dont la CGT, réfléchissent à d’éventuelles initiatives communes, selon France Info qui affirmait qu’une réunion est prévue ce mercredi entre leurs représentants.