Le gouvernement veut sécuriser la chasse

La secrétaire d’État à l’Écologie Bérangère Couillard a présenté les premières pistes du gouvernement visant à « améliorer et garantir la sécurité à la chasse », lors d’un […]

La secrétaire d’État à l’Écologie Bérangère Couillard a présenté les premières pistes du gouvernement visant à « améliorer et garantir la sécurité à la chasse », lors d’un déplacement dans la Marne. Des mesures appelées à être négociées d’ici la fin de l’année et qui convainquent plus les chasseurs que les défenseurs des animaux. Si, officiellement, le nombre d’accidents de chasse a fortement baissé en 20 ans – 232 en 2000 à 80 en 2021 –, il faut tendre vers un chiffre nul. Pour la secrétaire d’État, éviter les accidents passe « par un meilleur respect des règles, une information plus importante auprès des riverains et un meilleur partage de l’espace » avec les promeneurs, les cyclistes, etc.

Première proposition, partagée par la Fédération nationale des chasseurs même si elle parle de cas exceptionnels, créer un délit d’alcoolémie – l’alcool est à l’origine de 9 % des accidents de chasse : à l’instar des automobilistes, ces porteurs d’arme ne pourront donc pas avoir plus de 0,5 gramme d’alcool par litre de sang. Les contrôles devraient être conduits par les gendarmes ou les agents de l’Office français de la biodiversité. Le montant de l’amende en cas de contrôles positifs n’a pas été décidé. Cela aura le mérite de démontrer que les chasseurs sont responsables et font attention avant de prendre leur fusil. Autre piste de bon sens, jugée comme telle d’ailleurs par les principaux intéressés (et comme cela se fait déjà dans plusieurs départements), réduire l’angle de tir à 30 degrés sur le gibier pour éviter de toucher un voisin de chasse. Et former le chasseur aux gestes de premiers secours, en particulier la façon de panser des plaies en cas d’accident.

Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de Protection des Oiseaux, qui parle de « mesurettes grotesques et inapplicables », regrette que rien n’ait été proposé sur « la cohabitation entre les différents usagers de la nature ». Il est seulement question de mieux informer sur les périodes et les lieux de chasse, via des applications dédiées plus pratiques et plus visibles que des panneaux répertoriant un arrêté préfectoral. Autre point de discorde, mais cette fois-ci avec les fédérations de chasseurs, instaurer une limitation des jours de chasse sur tout le territoire, une demi-journée sans chasse – le dimanche à partir de 14h par exemple – sujet qui risque bien de plomber le débat. Du plomb, toujours.