Europe : les régions pour une automobile verte

L’Alliance des régions pour l’automobile – l’Automotive Regions Alliance –, tel est le nouveau concept développé fin juin par le Comité européen des régions (CDR), qui […]

L’Alliance des régions pour l’automobile – l’Automotive Regions Alliance –, tel est le nouveau concept développé fin juin par le Comité européen des régions (CDR), qui rassemble les régions qui se consacrent à la réussite de la reconversion des industries européennes de l’automobile et de l’approvisionnement. Outre l’intégration de la perspective régionale dans les discussions en cours sur la décarbonisation des transports européens, la CDR cherche à maintenir l’emploi, la compétitivité et la stabilité économique et sociale dans chaque région impliquée dans ce processus de transition.

Rappelons que d’ici 2030, l’Union européenne veut réduire les émissions de carbone dans l’UE d’au moins 55 %. Le 8 juin dernier, le Parlement européen a voté en faveur de l’élimination progressive des véhicules à moteur à combustion conventionnel au niveau européen d’ici 2035. Afin de garantir que le secteur automobile effectue une transition équitable et réussie, en ne laissant aucune zone derrière lui, l’Automotive Regions Alliance plaide en faveur des objectifs climatiques de l’UE.

Le secteur automobile représente plus de 7 % du PIB de l’UE et concerne plus de 14 millions de salariés européens, soit 6,1 % de l’emploi de l’UE. Lors de sa réunion du 30 juin, le CDR a marqué pas moins de 20 régions de l’automobile issues de sept pays, l’Autriche, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Slovaquie, l’Espagne et les Pays-Bas – sont notamment concernés en France la Bretagne, la région Auvergne-Rhône-Alpes et le Grand Est. Le groupe interrégional pour l’avenir de l’industrie automobile, créé en 2009, a joué un rôle important dans la création de l’Alliance. Ce réseau est un premier socle et pourra, à l’avenir, s’enrichir de toutes les nouvelles régions qui souhaitent le rejoindre.

L’Automotive Regions Alliance, composée donc de 20 régions de sept pays de l’UE, soutient les industries européennes de l’automobile et de l’approvisionnement dans leur transition vers des normes neutres sur le plan climatique, avec toujours en point de mire une mobilité sans émission. L’Alliance recherche de nouveaux mécanismes d’assistance, des fonds pour le recyclage et l’amélioration de la main-d’œuvre, ainsi que des réglementations sur les aides d’État qui soient favorables à la transition des industries de l’automobile et de l’approvisionnement.

Lors de la session du 30 juin, les régions participantes ont souligné l’importance de réaliser des évaluations de l’impact territorial et de développer un dialogue constant pour aider l’UE à élaborer des mesures de transition équitables. Une déclaration en 10 points, qui présente ses principales demandes et ses objectifs, a également été approuvée. Le président du CDR, Vasco Alves Cordeiro, membre de l’Assemblée régionale des Açores, a souligné combien il est essentiel d’agir rapidement contre le changement climatique. « Pour mener une transition juste et équitable, les gens doivent passer en premier », a-t-il déclaré. La réalisation des objectifs du Green Deal doit aller de pair avec la sauvegarde des personnes et des postes, en s’inspirant des objectifs de développement durable.

Loïg Chesnais-Girard, membre du CDR et président de la région Bretagne, a affirmé que l’industrie automobile est à un tournant. Partout en Europe, les travailleurs et les citoyens seront touchés par les grandes transformations qu’impose le changement climatique. Les Régions de l’industrie automobile doivent être entendues. C’est pour cette raison qu’elles coopèrent en Europe. L’Europe peut ainsi être à l’avant-garde de l’industrie automobile de demain.

Pour sa part, Nicolas Schmit, commissaire européen à l’emploi et aux droits sociaux, a rappelé les défis majeurs auxquels l’industrie européenne est confrontée vers des véhicules à émission zéro, tout en précisant qu’ils offrent également des opportunités importantes. Selon lui, la transformation verte implique de soutenir les requalifications et reconversions, ne pas lésiner sur les financements et redonner du sens au dialogue social.