EDF : plainte au pénal des actionnaires

Énergie en actions, l’association des actionnaires salariés et anciens salariés d’EDF, a annoncé le 18 juillet qu’elle introduira une plainte pénale contre l’État pour sa décision de […]

Énergie en actions, l’association des actionnaires salariés et anciens salariés d’EDF, a annoncé le 18 juillet qu’elle introduira une plainte pénale contre l’État pour sa décision de renationaliser l’entreprise à 100 %, « au mépris de l’intérêt social de celle-ci et des intérêts de ses actionnaires minoritaires, du fait de décisions inconsidérées et spoliatrices ». EDF est détenue aujourd’hui à 84 % par l’État. Cette décision d’acheter les 16 % restants n’est pas justifiée et va avoir de graves répercussions sur les petits épargnants et salariés, selon l’association qui souligne que le cours de l’action a déjà fortement perdu de sa valeur depuis l’ouverture du capital au public fin 2005 – 32 euros contre 7,40 euros aujourd’hui.

Hervé Chefdeville, secrétaire général de l’association, appelle l’État à prendre ses responsabilités au lieu de vouloir racheter à bas prix des actions qu’il a mises aux mains du public à près de quatre fois plus chères, un État largement responsable de la fragilité de l’entreprise. Énergie en actions dénonce notamment le mécanisme Arenh mis en place en 2010 à la suite de la loi Nome, qui, sous peine de poursuite par la Commission européenne, oblige EDF à vendre à ses concurrents 25 % de l’électricité de ses centrales nucléaires à un prix bradé. L’association pointe également du doigt la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim en Alsace « pour des raisons purement politiques ».

Le ministère de l’Économie a annoncé le 19 juillet le lancement d’une offre publique d’achat. Mandatée par plusieurs fonds actionnaires d’EDF, Colette Neuville, présidente de l’association de défense des actionnaires minoritaires (Adam), citée par l’AFP, souligne que l’État, actionnaire ultramajoritaire, a pris ces décisions dans l’intérêt de la population générale, et non dans l’intérêt des actionnaires. Ce sont ces décisions, contraires aux règles et à la gouvernance d’une entreprise privée, qui ont causé un préjudice aux actionnaires. Le gouvernement a proposé un rachat à 12 euros l’action, dans le cadre d’une offre publique d’achat simplifiée, un chiffre inacceptable pour les petits épargnants. Cette OPA qui sera lancée en septembre prochain et clôturée mi-octobre coûtera à l’État la bagatelle de 9,7 milliards d’euros.