Créteil : le futur bâtiment Eiffel

Ce mois de décembre 2022 a vu la pose des dernières dalles photovoltaïques du futur bâtiment Eiffel, en présence d’Olivier Capitanio, président du Département du Val-de-Marne […]

Ce mois de décembre 2022 a vu la pose des dernières dalles photovoltaïques du futur bâtiment Eiffel, en présence d’Olivier Capitanio, président du Département du Val-de-Marne et de Sabine Patoux, présidente déléguée à la transition énergétique. Cet événement a été l’occasion de découvrir ce nouveau bâtiment. D’un coût de 82,5 millions d’euros entièrement financés par le Département, il accueillera dans quelques mois, plus de 1 000 agents du Département.

Le projet Eiffel
Commencée en juillet 2022, la pose des 900 m2 de panneaux photovoltaïques a pris fin. Ainsi équipé, le nouvel immeuble, d’une surface de plus de 20 000 m2 au sol, aura la capacité de produire de l’énergie qui sera principalement autoconsommée (11 % des besoins énergétiques du bâtiment). Les panneaux photovoltaïques, en fonctionnement, auront une puissance de 210 kWc, ce qui permettra d’atténuer de manière notable la consommation électrique de l’immeuble. Installés au troisième étage, sur les 7 qui composent le nouveau bâtiment, ces panneaux sont l’illustration de l’engagement sans précédent du Département du Val-de-Marne en matière de développement du recours aux énergies renouvelables.
Afin de garantir une haute qualité environnementale au bâtiment, une attention particulière a également été portée à l’aspect thermique de l’immeuble. Ainsi un système de dalles actives sera installé. Celui-ci, via un liquide rafraîchi qui circulera dans le réseau, permettra de maintenir les températures, même en cas de fortes chaleurs.
La pose de ces panneaux photovoltaïques fait partie des nombreuses actions mises en place dans le cadre de la politique de sobriété énergétique des bâtiments de la collectivité. D’ici à 2050, le Département du Val-de-Marne s’est engagé à diviser par 7 les émissions à effet de serre et de diviser par 2 la consommation d’énergie finale du patrimoine bâti du Département par rapport à 2012 (année de référence).
Le nouveau bâtiment Eiffel, reconstruit après démolition de l’ancien, offrira un confort de travail au millier de salariés qui s’y installeront au printemps 2023. Proposant des espaces ouverts, et spacieux, ainsi que des bureaux traditionnels, les salariés auront la possibilité de se réunir dans des « bulles » de travail collaboratives équipées d’écran et de système de visioconférence. Un parking vélo de 150 places sera proposé afin de favoriser les déplacements doux et actifs. Enfin, le restaurant du personnel valorisera les déchets et proposera une offre complémentaire « sur le pouce », via une cafétéria, aux salariés.
À la fois innovant en termes de confort pour les salariés, ainsi qu’en matière de sobriété énergétique, le bâtiment Eiffel marque la transition entre le Créteil historique des années 1970, un tissu pavillonnaire extensif, et le futur quartier de la gare de Créteil-l’Échat. Ce nouveau bâtiment « vert », s’inscrit dans un projet plus global voulu par le Département du Val-de-Marne : le Cap Échat qui permettra le regroupement de l’ensemble des services du Département.

Cap Échat : un projet majeur
• Regroupement des services départementaux
Débutés en 2017, les travaux du projet Cap Échat (photo), à Créteil, vont permettre un regroupement des services départementaux dans un quartier unique, en pleine mutation et accessible en transports. L’idée de revoir la localisation des équipes s’appuie sur la volonté de rapprocher les services, et ainsi d’offrir un gain de temps de transport aux 2 100 agents qui travailleront dans le quartier de l’Échat. La majorité des services départementaux situés aujourd’hui dans 9 bâtiments à Créteil, Vitry, Bonneuil, Villejuif et Rungis, sera localisée dans le nouvel immeuble Eiffel. L’autre partie sera affectée aux bâtiments Pyramide, Échat et Solidarités. L’Espace des Solidarités (EDS) de Créteil Lacharrière sera également déménagé au rez-de-chaussée de l’immeuble Eiffel.
• Répondre aux besoins des publics
Réunis dans un même quartier, les différents services seront accessibles plus rapidement aux usagers. Une signalétique, installée par la ville de Créteil, permettra également de se repérer plus facilement. Un accompagnement et un gain de temps non négligeables pour tous les usagers des services départementaux. Les anciens bâtiments seront vendus, et les baux restitués, pour une économie de 6.5 millions d’euros par an réalisée par le Département.
• Un projet de transition énergétique sans précédent
Enfin, le projet Cap Échat s’inscrit dans une volonté forte du Département de transition énergétique. En 2019, la facture énergétique relative à la consommation des bâtiments départementaux était de 13 millions d’euros. Compte tenu de la raréfaction des réserves d’énergies fossiles, les coûts de l’énergie ont augmenté, et continueront de le faire dans les années à venir. En réponse à cette problématique, le Département a mis en place une stratégie sans précédent de transition énergétique. Cela se traduit par la systématisation de la sobriété énergétique, l’amélioration de l’efficacité énergétique et de l’ingénierie économique, ainsi que le développement des recours aux énergies renouvelables. Cap Échat est l’illustration de cette volonté de transition énergétique via la pose de panneaux photovoltaïques sur le bâtiment Eiffel, l’attention particulière portée à l’aspect thermique, la mise à disposition de vélos afin de proposer le choix d’une mobilité douce… Une économie de près de 50 % en termes de consommation énergétique devrait ainsi être réalisée. Avec ce projet, le Département du Val-de-Marne s’engage, et se veut exemplaire, dans sa politique en faveur de la transition énergétique et la lutte contre le dérèglement climatique. Cap Échat contribue à l’émergence d’une Administration départementale bas carbone voulu par le Département.

Un projet en cohérence avec la stratégie départementale
• Une urgence à agir concrètement
La communauté scientifique multiplie les alertes sur le dérèglement climatique et ses conséquences dramatiques pour la planète et ses habitants si des mesures ne sont pas prises urgemment. L’ensemble des décideurs doit se mobiliser pour inverser cette tendance. C’est le sens de l’engagement sans précédent du Département du Val-de-Marne. Le Schéma directeur de la Transition énergétique 2022-2027 engagé par l’exécutif est une politique structurante qui amplifie l’action du Département du Val-de-Marne en faveur du développement durable, de la résilience territoriale et de la lutte contre le dérèglement climatique. Il doit aussi contribuer à l’émergence d’une administration départementale bas carbone.
• Stratégie de Transition énergétique (SDTE) à horizon 2050
Si l’horizon 2050 peut paraître lointain pour définir une stratégie dédiée aux bâtiments départementaux, elle se révèle indispensable à plusieurs titres :
– les orientations en matière de lutte contre le dérèglement climatique, dont celles du Giec, fixent des objectifs à l’horizon 2050. Il convient donc de construire une stratégie s’appuyant en premier lieu sur ces objectifs puis d’identifier la « trajectoire » à suivre pour relier la situation actuelle à ces objectifs et ainsi contribuer à la Stratégie nationale bas carbone ;
– les bâtiments faisant l’objet d’une construction/reconstruction ou d’une rénovation lourde ne devraient pas faire l’objet d’amélioration notamment concernant l’isolation ;
– le décret « tertiaire » a aussi comme horizon 2050 dans ses obligations réglementaires. En retenant 2050 comme horizon, le SDTE permet d’articuler les aspects opérationnels de court terme avec les enjeux stratégiques de long terme.
• Le patrimoine bâti départemental, principal levier de la transition énergétique
Le Département du Val-de-Marne gère un patrimoine très diversifié de près de 1 million de m2. En 2019, la facture énergétique relative à la consommation des bâtiments départementaux s’est élevée à 13 millions d’euros. Au regard de la raréfaction des réserves d’énergie fossiles, les coûts de l’énergie vont augmenter dans les années à venir, augmentation amplifiée par la crise sanitaire initiée en 2020 et par le conflit en Ukraine depuis février 2022. À titre d’exemple, le coût de l’électricité a augmenté d’environ 15 % en 2021 et de l’ordre de 30 % en 2022. De manière générale, l’analyse de la performance énergétique du patrimoine bâti, tant du point de vue de la consommation de chaleur que de l’électricité, révèle des résultats similaires aux performances observées à l’échelle nationale, mettant en évidence un fort potentiel d’économies d’énergie.
Afin de répondre à ces observations, le Département du Val-de-Marne s’est fixé 4 objectifs d’ici à 2050 :
– diviser par 7 les émissions de gaz à effet de serre du patrimoine bâti départemental par rapport à 2012 (année de référence) -26 % en 2027, soit ¼, représentant 2.6 millions de litres d’essence consommés en moins. -52 % en 2035, représentant 5.3 millions de litres d’essence consommés en moins. -85 % en 2050, soit divisé par 7, représentant 8.7 millions de litres d’essence consommés en moins ;
– diviser par les 2 les consommations d’énergie finale du patrimoine bâti départemental par rapport à 2012 : -24 % en 2027, soit -1/4, équivalent à 2 783 logements alimentés en moins. -40 % en 2035, équivalent à 4 639 logements alimentés en moins. -57 % en 2050, soit divisé par 2, équivalent à 6 610 logements alimentés en moins ;
– réduire la facture énergétique du Département : la réduction de la consommation d’énergie portera prioritairement sur les collèges, qui représentent 60 % de la facture énergétique du Département (8 millions d’euros), notamment grâce à l’installation de panneaux solaires photovoltaïques ;
– guider la stratégie patrimoniale du Département.