Ryanair ne bradera plus à 10 euros

Michael O’Leary, le dirigeant de la compagnie Ryanair a annoncé que les billets vendus à 10 euros – et parfois même à un euro – font désormais […]

Michael O’Leary, le dirigeant de la compagnie Ryanair a annoncé que les billets vendus à 10 euros – et parfois même à un euro – font désormais partie de l’histoire. Motif, la hausse du prix du pétrole – et donc du kérosène, déclenchée par la guerre en Ukraine, + 36 %.

La compagnie irlandaise ultra low-cost a réussi ces deux dernières décennies à considérablement baisser et faire baisser les prix des voyages courts et moyens, ce qui a d’ailleurs incité les gens à prendre l’avion – et plus d’une fois – pour des week-ends ou parce que le billet de train se révélait plus cher. Selon O’Leary, les tarifs devraient augmenter de 10 euros au cours des cinq prochaines années, passant d’une quarantaine à une cinquantaine d’euros. Rappelons que ce prix est entendu sans options, notamment les bagages qui gonflent rapidement la facture. Au final, il est à craindre que ces prix se rapprochent des low-cost comme la britannique EasyJet…

Il faut dire qu’au Royaume-Uni, le mécontentement est général. L’inflation devrait atteindre 13 % et plus, selon la Banque d’Angleterre. Les factures d’électricité devraient également exploser. Le pouvoir d’achat est en net recul… Et les grèves se sont multipliées, car nombre d’employés ne sont plus payés ou réclament davantage pour vivre. Pour le patron de Ryanair, le Brexit, « un désastre pour la libre circulation des travailleurs », a réduit l’offre potentielle de main-d’œuvre en provenance d’Europe, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie, de l’alimentation, de la distribution et de l’agriculture. Ces centaines de milliers d’emplois perdus continuent de ralentir l’économie britannique. Le secteur aérien est également touché de plein fouet par ce mécontentement. Chez EasyJet, le personnel navigant et les pilotes ont demandé un retour aux conditions d’avant la pandémie, car devant la désaffection des aéroports, ils avaient consenti à une diminution de leur salaire pendant la crise sanitaire.

Michael O’Leary veut cependant croire que la demande de voyages aériens se maintiendra, malgré les contraintes budgétaires des consommateurs, et que les transporteurs à bas coûts s’en sortiront. On peut en effet supposer que l’augmentation généralisée des prix des billets laissera toujours à Ryanair une bonne marge par rapport aux compagnies traditionnelles et aux classiques low-cost. En outre, avec le développement du télétravail, les voyageurs long-courriers – secteur des grandes compagnies – vont déserter les pistes d’envol. En revanche, les moyennes et courtes distances, assurées par les plus petits, fonctionneront toujours à plein pour des clients qui ont précisément envie de voyager après le Covid. Les compagnies à bas prix pourraient ainsi recueillir dans leurs avions les passagers habitués aux classes économiques des Air France ou Lufthansa… Ryanair a d’ailleurs renoué avec les bénéfices au sortir de la pandémie.