Professionnels de la pédiatrie

« Après deux semaines seulement d’épidémies hivernales, habituelles et prévisibles, les services de réanimations pédiatriques partout en France sont saturés, les services d’hospitalisation débordent, les soins dits non […]

« Après deux semaines seulement d’épidémies hivernales, habituelles et prévisibles, les services de réanimations pédiatriques partout en France sont saturés, les services d’hospitalisation débordent, les soins dits non urgents sont reportés et plus de 15 enfants parisiens ont été transférés hors région, à Reims, Rouen, Amiens, Orléans, alors que leur situation médicale était critique (…)
Alors, nous, pédiatres et soignants en pédiatrie, nous tiendrons, comme d’habitude. Nous ferons le maximum pour offrir les meilleurs soins possibles aux enfants : nous garderons des enfants sur des brancards aux urgences, hospitaliserons des enfants dans des réanimations adultes qui, par solidarité, essayeront de faire au mieux, rassurerons des parents désemparés de voir leur enfant transféré dans un hôpital à plusieurs centaines de kilomètres. Nous serons auprès des patients suivis pour maladie chronique, nous tiendrons un discours rassurant en expliquant que l’annulation des examens nécessaires n’aura pas de conséquence, que le 3e report d’une chirurgie du rachis programmée pour améliorer la respiration et la qualité de vie de leur enfant sera le dernier (…)
Et l’hiver passera, nous ne dormirons pas, même dans notre sommeil nous veillerons sur eux au détriment de notre santé. Certains d’entre nous partiront, encore, les internes désabusés quitteront l’hôpital dès leur formation terminée, les jeunes infirmiers changeront de métier, découragés. D’autres lits fermeront dans l’indifférence, la santé des enfants continuera à se dégrader, insidieusement, sous nos yeux mais sans jamais apparaître dans les tableurs Excel que vous consultez. »

Extraits de la lettre ouverte au président Macron signée entre le 20 et le 21 octobre 2022 par 4 148 soignants en pédiatrie (Le Parisien)