Paris « Joue-la playgrounds »

Dans le cadre de l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la Ville de Paris s’est engagée à rénover près de la moitié des […]

Dans le cadre de l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la Ville de Paris s’est engagée à rénover près de la moitié des playgrounds de basket 3×3 de la capitale, soit une cinquantaine de terrains. L’objectif est de permettre un meilleur accès à la pratique sportive en plein air, notamment dans les quartiers populaires, tout en faisant dialoguer art et sport avec l’intervention d’artistes internationaux et locaux, engagés sur le territoire qu’ils représentent. Les rénovations seront opérées sur trois périodes, entre 2021 et 2024. Ainsi, ce sont déjà 15 terrains qui ont été rénovés. Dès cet été et jusqu’en 2023, 19 nouveaux terrains seront rénovés. Une dernière session de rénovation est prévue à l’aube des Jeux, en 2024. Les terrains déjà accessibles : • 3 terrains au sein du Centre sportif Jules Ladoumègue (19e) ; • 2 terrains sur le Terrain d’éducation physique Sérurier (19e) ; • 3 terrains Square du Docteur-Calmette (Paris 15e) ; • 1 terrain au sein des Jardins d’Éole (18e) ; • 4 terrains au sein du Centre sportif Léo Lagrange (12e) ; • 1 terrain dans le square Claude Bernard (19e) – financé dans le cadre du Budget participatif ; Les terrains en cours de rénovation artistique : • 1 terrain dans le square Charles Hermite (18e) ; • 1 terrain au parc Montsouris (14e) ; • 1 terrain dans le square Léon (18e). Afin de permettre ces rénovations, une convention coopérative a été signée par l’adjoint de la Maire de Paris, Pierre Rabadan, et Jean-Pierre Siutat, président de la Fédération française de Basket-ball, avec le soutien de la Caisse d’Épargne et de l’Agence nationale du Sport. C’est une manière de faire un pont entre la pratique sportive et la culture, notamment urbaine, en s’adressant à la fois aux publics amateurs de basket, mais aussi aux amateurs d’art, et de faire de ces lieux des lieux de rencontre, de passage, d’inclusion. Pierre Rabadan La Fédération française de Basket-ball, à l’initiative du développement des infrastructures Depuis 2019, la Fédération française de Basket-ball (FFBB) soutient la création et la réhabilitation d’espaces de pratique oubliés ou abandonnés, en accès libre ou contrôlé, grâce au label Infra FFBB, un fonds fédéral de développement des infrastructures destiné, notamment, aux collectivités locales. À l’origine de ce label, un constat : la saturation des gymnases de plus en plus sollicités par les clubs et les licenciés et le nombre croissant de fans de basket souhaitant une pratique plus libre et adaptée aux enjeux de la société de demain. La FFBB a donc mis en œuvre de nombreuses actions afin de redonner vie aux équipements délaissés ou inoccupés en conventionnant, notamment, avec l’Agence nationale du Sport (ANS), les collectivités territoriales et les partenaires de la fédération. Le président de la République a présenté, en octobre 2021, à Tremblay-en-France, les contours d’un plan comprenant la création de 500 terrains de Basket 3×3 dès 2022 dans les quartiers de la politique de la ville, les zones rurales et carencées de l’hexagone et des territoires ultramarins. Cet objectif est intégré au plan d’équipements de proximité « 5 000 nouveaux équipements sportifs d’ici 2024 », qui doit permettre de privilégier les terrains de Basket 3×3 à proximité immédiate des lieux de vie ou de travail et répondre ainsi aux besoins du quotidien. À ce titre, l’alliance, dans le plan « Playgrounds parisiens », de la Mairie de Paris, de la Caisse d’Épargne, dans le cadre de son « Pacte utile », de l’ANS et de la FFBB a permis de rénover et magnifier 15 terrains de basket extérieurs qui ne demandaient qu’à revivre, sous d’autres couleurs, pour le plus grand bonheur des pratiquants occasionnels ou réguliers. La convention signée entre la FFBB et la Mairie de Paris jusqu’en 2024 est un formidable exemple de collaboration pour faire vivre et revivre la pratique extérieure et libre, à l’origine du basket en France. Dans le cadre d’une convention récemment signée avec France Urbaine, la FFBB souhaite s’appuyer sur ce projet « pilote » pour le dupliquer dans d’autres métropoles et grands espaces urbains. C’est en ce sens que la ville de Marseille sera le nouveau « terrain de jeu » d’une collaboration de ce type pour la rénovation de nombreux « Playgrounds Marseillais ». L’avènement du basket 3×3 comme discipline olympique depuis les JO de Tokyo 2020, a propulsé le 3×3 comme LE sport collectif urbain numéro 1 dans le monde. Aujourd’hui le 3×3, grâce au palmarès croissant des Équipes de France de 3×3, l’augmentation des événements 3×3 sur tout le territoire et ces terrains extérieurs rénovés ou construits, doit permettre de propulser le 3×3 sur le devant de la scène en France. « Nous avons 700 000 pratiquants de basket en clubs en France, mais ils sont plus de 2,5 millions à pratiquer de manière libre ou en loisir. Aujourd’hui, ces publics se tournent naturellement vers le basket 3×3 qui est une nouvelle discipline urbaine et dynamique. Mon souhait est de créer un lien entre ces deux formes de pratique. Mais, force est de constater que les 6 300 gymnases existants sont saturés. Alors, garantir à tous l’accès à la pratique passe par la construction de nouveaux terrains ou la rénovation d’espaces délaissés, proches des gens, notamment en QPV ou en zones rurales, est un formidable objectif que nous allons atteindre ensemble », a déclaré Jean-Pierre Siutat, président de la FFBB. Les usagers au cœur du projet Pour rénover ces terrains, la Ville de Paris, maître d’ouvrage, a fait appel à des agences et associations locales spécialisées dans les arts urbains, comme Hypermur, Panagon ou l’association Étendart. Ces structures, très implantées dans le milieu du basket-ball et de la culture urbaine à Paris, ont mis en relation les habitants et usagers des terrains avec des artistes afin de proposer des créations qui racontent l’histoire et respectent l’identité du quartier. Une fois rénovés, les terrains servent de socle à différents programmes socio-éducatifs pour accompagner les clubs, les groupements de basket-ball affiliés et les associations locales et pour développer de nouvelles pratiques (basket féminin, basket santé, basket inclusif…). Par exemple, sur le playground du Docteur Calmette (15e), des séances de basket-ball 3×3 sont réservées aux femmes dans le cadre du dispositif Paris Sportives qui vise à favoriser la pratique sportive féminine dans l’espace public. Syra Sylla, présidente de l’association Ladies & Basket-ball se réjouit du projet de rénovation : « Cela va permettre aux habitantes de tous les arrondissements et surtout des quartiers d’avoir un terrain de proximité qu’elles vont pouvoir utiliser. Les terrains sont graphiquement attrayants, moins sombres et donc plus adaptés à une pratique féminine sans crainte. On espère que les jeunes filles et les femmes ne vont pas hésiter à s’approprier cet espace public. » Embellir les quartiers • Zoom sur les playgrounds L’esthétique des terrains est un élément moteur du projet de rénovation. Avec leurs lignes graphiques et leurs couleurs franches, ces playgrounds participent non seulement à forger l’identité du quartier, mais aussi à embellir le territoire parisien en créant des œuvres artistiques utiles et accessibles à tous. • Un nouveau souffle pour les Jardins d’Éole Dans le 18e arrondissement, à quelques pas de la station de métro Stalingrad, le playground des Jardins d’Éole s’offre une nouvelle vie. L’artiste parisien Lotfi Hammadi, spécialisé dans le graffiti et les arts urbains, a voulu redonner une identité et des valeurs positives à ce terrain déserté à cause des problèmes liés à la drogue dans le parc et ses abords ces dernières années. « On a voulu prendre le mot “Éole” et lui redonner de la valeur pour qu’il puisse repartir sur une nouvelle histoire beaucoup plus saine », précise l’artiste. Pour les usagers qui ont participé au projet, comme Moussa Ndiaye, le site retrouve ses premiers usages : « les Jardins d’Éole étaient un berceau des événements streetball et mode. C’est un plaisir de voir le terrain de basket rénové et un honneur d’avoir pu suivre et contribuer à cela. Maintenant, on a une voix et on peut à nouveau parler de basket-ball dans le 18e arrondissement ! » • Les lignes futuristes de Sérurier Le revêtement au sol s’inspire des « heat maps » utilisées dans le basket pour représenter les zones de déplacement des joueurs. Le terrain est proche du réservoir des Lilas, principal réservoir d’eau potable de Paris qui approvisionne les habitants du nord-est de la capitale : une source d’inspiration pour Maxime Matias qui a dessiné ce playground. Son message est écologique : « Fais chauffer le terrain, pas la planète ».