Lutte renforcée contre les rodéos urbains

Selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, 338 individus ont été interpellés et 157 saisies de motos et scooters effectuées en une semaine lors de quelque […]

Selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, 338 individus ont été interpellés et 157 saisies de motos et scooters effectuées en une semaine lors de quelque 3 000 « opérations anti-rodéos » mobilisant 14 000 forces de l’ordre – 42 165 personnes contrôlées depuis le 8 août. –, opérations amplifiées ces prochains jours, puisqu’à partir de ce 17 août, chaque commissariat organisera quotidiennement trois opérations de ce type.

Ce renforcement de la lutte contre les rodéos urbains suit l’accident qui a eu lieu le 5 août dans le quartier des Hauts-de-Marcouville à Pontoise (Val-d’Oise) entre un de ces motards et une fillette de 7 ans, grièvement blessée et encore à l’hôpital – le garçon de 11 ans qui jouait avec elle a eu les jambes fracturées. L’enfant qui est sortie du coma risque de garder « des séquelles neurologiques lourdes » selon le parquet. Le jeune de 18 ans qui avait pris la fuite avant de se rendre le lendemain au commissariat risque une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison. Autre drame, le 14 août, à Colmar un jeune Afghan de 27 ans a été tué pour avoir protesté contre le bruit engendré par un rodéo urbain. Les auteurs de cet assassinat sont toujours en fuite.

Objectif annoncé avec fermeté par le ministre, lutter contre ces actes « criminels de gens qui prennent la route pour leur route (…) qui viennent tuer, qui viennent blesser très gravement des femmes, des enfants ». Police et gendarmerie nationale seront sur le terrain et conduiront 10 000 opérations de contrôle sur tout le territoire national – contre 8 000 opérations ces deux derniers mois qui ont conduit à 1 200 interpellations et 700 saisies de motos, quads ou voitures – avec confiscation des engins utilisés.

Si la loi contre les rodéos motorisés a été renforcée en 2018, elle ne semble pas dissuader ces délinquants de la route qui commettent leurs méfaits, moins pour le plaisir de la moto que pour défier l’État. Gérald Darmanin a demandé à optimiser l’usage de la vidéoprotection pour initier des procédures judiciaires, identifier rapidement les auteurs et saisir les engins. Il a par ailleurs indiqué qu’il était « favorable à l’aggravation des moyens pénaux », alors que les syndicats de police affirment que ces délinquants échappent aux peines qu’ils encourent et demandent que ces véhicules saisis soient systématiquement détruits.