Les agriculteurs français asséchés

En raison de la grave sécheresse et des récentes vagues de chaleur qui continuent de frapper le pays, l’agriculture connaît une situation extrêmement grave qui menace […]

En raison de la grave sécheresse et des récentes vagues de chaleur qui continuent de frapper le pays, l’agriculture connaît une situation extrêmement grave qui menace l’approvisionnement alimentaire français.

La FNSEA, syndicat agricole majoritaire, alerte sur le désastre qui se profile. Si les rendements des cultures de céréales semblent moins affectés que prévu, il existe de grandes disparités entre les départements, en fonction de l’importance des précipitations et des orages violents. De nombreux agriculteurs ont été contraints de puiser prématurément dans leurs stocks de fourrage car la pousse de l’herbe a été totalement détruite. Ce qui devait être donné en hiver l’a été en juillet. Le maïs, les betteraves et les pommes de terre réduites à peau de chagrin. Les cultures fruitières et légumières sont tout aussi touchées. Tous les secteurs de l’agriculture souffrent d’un stress hydrique exceptionnellement sévère. Déficit de pluie et élévation des températures ont poussé les agriculteurs à récoler très tôt… Conséquences : des produits réduits en taille car arrivant trop tôt, vignoble immature, vendanges précoces. Une catastrophe.

Une réduction du rendement et de la qualité est souvent le cas pour de nombreuses productions. Les élevages sont en surchauffe et on se voit parfois obligé de vendre une partie de son cheptel. Certains affirment qu’à ce rythme, ils seront bientôt obligés de faire abattre leurs animaux faute de pouvoir les nourrir ! L’élevage français est plus que jamais en danger. La production de lait et de viande sera inévitablement affectée, annonce la FNSEA qui salue la décision de la première de réunir une cellule de crise interministérielle et appelle tous les acteurs gravitant autour de la filière de se mobiliser. Une pénurie de lait est évoquée, faute de luzerne et de maïs.

Les agriculteurs doivent adapter leurs pratiques au changement climatique, mais ils ont besoin de soutien. Pour le syndicat agricole, ils doivent obtenir un soutien financier immédiat via les banques, compagnies d’assurance, caisses de MSA, ainsi que fournisseurs et administration fiscale. Les services de l’État doivent prendre conscience de gravité de la situation, se concentrer notamment sur la gestion de l’eau qui doit être la priorité des priorités : plantes moins exigeantes en eau, irrigation maîtrisée, etc. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA note que la France ne stocke que 2 % de l’eau de pluie, alors que le voisin espagnol en stocke 25 % ! L’assurance-récolte doit être par ailleurs opérationnelle au 1er janvier 2023 et être accessible à tous les agriculteurs. Est demandée l’activation du « fonds des calamités » permettant aux éleveurs d’acheter des fourrages, financés à moitié par les éleveurs et à moitié par l’État. Une autre exigence, la revalorisation du prix du lait qui reste largement inférieur à celui payé aux agriculteurs européens, allemands par exemple. Un lait qui promet d’être rare dans les mois à venir.