Le télétravail profite à l’entreprise

L’agence Capterra, connue pour vérifier les avis de ses utilisateurs, livre aujourd’hui des données fort intéressantes sur le télétravail, pratique qui s’est développée pendant les années […]

L’agence Capterra, connue pour vérifier les avis de ses utilisateurs, livre aujourd’hui des données fort intéressantes sur le télétravail, pratique qui s’est développée pendant les années de la pandémie. Quel est donc l’impact de ce travail de chez soi ou à distance favorisé par le confinement ? Perte de repères ? Sentiment d’isolement ? D’insécurité ? Bien au contraire, ce mode de travail renforce plutôt l’appartenance à la culture d’entreprise. Mieux, il réduit les risques d’une ambiance toxique au travail. 997 employés en France ont été interrogés en juin 2022…

Les travailleurs d’aujourd’hui recherchent plus qu’un simple emploi. Ils veulent travailler dans un endroit où ils peuvent évoluer, apprendre et développer leurs compétences tout en vivant une expérience agréable. La culture d’entreprise est bien plus que la table de ping-pong dans la salle de repos ou l’happy hour du vendredi. Il s’agit de la manière dont l’entreprise fonctionne au jour le jour. C’est l’ensemble des valeurs, coutumes et comportements que les employés et la direction apportent sur le lieu de travail, allant de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée aux processus décisionnels, en passant par la façon dont les gens communiquent entre eux ou encore l’équité en matière de traitement et de promotion. L’objectif de la culture d’entreprise est d’attirer et de retenir les meilleurs talents, tout en produisant des résultats de haute qualité, avec toujours en toile de fond un sentiment d’appartenance quant aux valeurs incarnées par l’entreprise – c’est ainsi un très bon moyen de différencier son entreprise de la concurrence.

Pour 73 % des salariés consultés par Capterra, la qualité de l’environnement de travail est un élément particulièrement important. Un salarié sur cinq estime que ce seul environnement, s’il était néfaste, leur ferait quitter leur emploi et pour plus d’un salarié sur deux, au moins l’une des raisons prises en compte dans leur décision. Or pour un Français sur trois, des comportements toxiques existent bel et bien sur leur lieu de travail : cris, harcèlement, intimidation, médisances, etc. Ces pratiques nuisent au travail mais également à la productivité. L’agence note que près d’un tiers des employés interrogés affirme avoir signalé un comportement toxique dans leur entreprise actuelle : 14 % à leur encontre et 19 % à l’encontre d’un tiers.

On peut supposer que le travail à distance ou même en hybride (domicile et lieu de travail) empêcherait les connexions nécessaires entre salariés et nuirait donc à l’environnement général de travail : absence de cohésion et d’épanouissement, éloignement social, etc. Mais d’autres données sur les remontées de ces signalements relativisent ces effets : si un employé sur deux affirme avoir vu son problème pris en compte par sa hiérarchie et résolu à terme, 36 % déclarent que leur signalement n’a provoqué aucun changement et 15 % affirment que le problème n’a même pas été rapporté. Un chiffre plutôt inquiétant pour des entreprises censées assurer un retour d’information régulier et un dialogue ouvert avec leurs salariés.

Le télétravail prend alors tout son sens : moyen d’évitement des conflits, il entraîne, selon l’étude, une baisse sensible des comportements nuisibles au travail. Ainsi, les employés qui jugeaient que leur environnement était toxique avant le télétravail (20 %) ne sont plus que 18 % à le penser aujourd’hui. Près d’un employé sur quatre se sent plus à l’aise pour dénoncer les problèmes qu’il subit depuis qu’il travaille à distance. Les comportements toxiques qui semblent le plus avoir baissé sont les cris et conflits (32 %), les commérages (30 %), la négligence (29 %), les altercations physiques (27 %) et l’intimidation (27 %), relève encore Capterra.

À noter enfin qu’un effet particulier du travail à distance est jugé comme susceptible de nuire à la culture de l’entreprise : la surveillance des employés travaillant de chez eux. 31 % des personnes interrogées ont déclaré travailler avec des logiciels de surveillance installés par leur entreprise et 45 % d’entre eux considèrent que cela ne participe pas à la réduction des comportements toxiques sur leur lieu de travail. Est ainsi mis en doute le sérieux des salariés tandis que se développent des rapports non plus de confiance mais de méfiance…